« L’enjeu ne se limite pas à l’architecture des bâtiments, il s’étend à l’espace entre les bâtiments et aux transitions entre le milieu bâti et la campagne. »

Pascale Akkerman, vous êtes architecte paysagiste. En quoi le paysage contribue-t-il à la qualité d’un site bâti ?
Tout lieu bâti s’inscrit dans un paysage et vit de l’interaction entre la situation topographique, l’environnement et le paysage cultivé. À l’intérieur du site bâti, ce sont les constructions, leur disposition, les rues et surtout les espaces non construits entre les maisons et les places, qui façonnent l’aspect du lieu. Ces « entre-deux » sont un élément essentiel du caractère.
Était-il plus facile de concevoir des projets autrefois ?
Les exigences sont devenues beaucoup plus strictes, il y a – venant de plusieurs côtés – de nouvelles directives à respecter. Aujourd’hui, on construit de plus en plus dans un tissu bâti existant. On doit donc en tenir compte et cela demande beaucoup d’attention. Il faut effectuer une analyse approfondie, dégager les éléments caractéristiques qui font la qualité du site. Certes, cela représente un surcroît de travail au début du projet, mais c’est une base importante pour la suite des opérations.
Avez-vous des conseils à donner aux communes et aux propriétaires ?
Construire n’est pas un acte exclusivement privé. C’est un acte public, parce que chaque bâtiment se voit et affirme quelque chose. Les procédures visant à garantir la qualité permettent aux propriétaires et aux planificateurs d’assumer en commun la responsabilité de l’aménagement de notre milieu de vie. Construire, c’est une manière d’être ensemble, toutes les personnes concernées sont dans le même bateau et peuvent profiter des conseils des spécialistes. L’enjeu ne se limite pas à l’architecture des bâtiments, il s’étend à l’espace qui les environne et aux transitions entre le milieu bâti et la campagne.
Notre interlocutrice :
Pascale Akkerman, architecte paysagiste dipl. ETS Rapperswil, est depuis 2007 associée du bureau Xeros, à Berne. Après une formation post-grade en conservation des jardins historiques, elle a mené des projets à Hambourg, Brême et Berlin, ainsi que pour le Service des parcs et jardins de la ville de Berne.

Texte : Équipe de redaction
Photo : fourn., Dominique Plüss
Fachwerk 2025